La sécurité vue par les citoyens en Région de Bruxelles-Capitale

Bruxelles Prévention et Sécurité -BPS- a récemment (Q4 2018) mené une étude sur le sentiment d’insécurité auprès des citoyens (résidents, navetteurs et touristes). 

Nous vous livrons ici quelques-uns de ces résultats pour le segment qui nous concerne le plus : les résidents.

Nous avons commenté ces résultats à la lumière de notre propre expérience du secteur de la sécurité et des cours de self défense (krav maga) que nous donnons.

Top 3 des faits les plus redoutés

Voici le top 3 des faits les plus redoutés par les résidents :

  • Agressions (38%)
  • Cambriolages (22%)
  • Harcèlements (12,5%)

Les attentats viennent en 4e position.

En ce qui concerne le harcèlement, c’est celui à l’égard des femmes qui est le plus souvent cité.  Nous nous souviendrons -entre autres- du travail réalisé par Sofie Peeters « Femmes de la rue »

L’étude BPS révèle en outre que les craintes des citoyens trouvent plus leurs sources dans leur propre sentiment de vulnérabilité personnelle que dans l’environnement dans lequel ils évoluent.

Une disparité hommes – femmes est à souligner : ce sentiment de vulnérabilité est en effet plus présent chez la gente féminine que parmi les messieurs.

Une raison de plus de se former pour gagner en techniques et en confiance en soi ?

Nature des craintes

Des craintes de nature hétérogènes mais néanmoins récurrentes ont pu être épinglées – elles sont partagées par les 3 segments de répondants :

  • Violences policières
  • Atteintes à la vie privée et aux libertés fondamentales
  • Risques d’émeutes
  • Catastrophes naturelles

De récents événements illustrent que certaines d’entre elles sont fondées, même si elles ne se passent pas toujours « localement » (ex.  meurtre de George Floyd, perception du COVID 19 tracing, émeutes sur les Champs-Elysées, …)

Qu’en est-il de la protection de ses proches ?

1 Bruxellois sur 5 dit craindre pour la sécurité de ses proches.  Quelques facteurs renforcent ce sentiment :

  • Habiter depuis longtemps en région bruxelloise
  • Compter beaucoup de membres dans le noyau familial
  • Avoir fait l’objet d’un acte criminel dans les 12 derniers mois

Discriminations, insultes, vols et harcèlements sexuels vont bon train.  Voilà ce à quoi les Bruxellois doivent faire face le plus souvent.

Pourquoi les plaintes ne sont-elles pas rapportées à la police ?

En rapprochant ces informations des données statistiques policières, on note que ce qui inquiète le moins les répondants est néanmoins ce dont ils sont le plus souvent victimes mais qui est aussi le moins rapporté à la police.

Cambriolages et vols sont les plus déclarés, mais agressions physiques et viols le sont beaucoup moins

Notons également qu’en ce qui concerne les Bruxellois ayant fait l’objet de coups et blessures, 1 sur 3 déclare dans l’enquête en avoir été victime plusieurs fois sur l’année.

De quoi bien sûr entamer la confiance en soi…

Parmi les raisons invoquées pour ne pas porter plainte, on retrouve :

  • Sentiment d’inutilité (pas de suite donnée par la police)
  • Lenteur du système judiciaire
  • Peur des représailles
  • Peur de ne pas être pris au sérieux
  • Gêne et honte

Sécurité de l’habitat

33% des résidents prennent des mesures en ce sens.  Ceci est 6 fois plus fréquent auprès de ceux victimes de cambriolage qu’auprès des autres. 

Il s’agit donc plus souvent de curation que de prévention

Sécurité personnelle

La sécurité personnelle s’exprime de 3 façons dans l’enquête BPS

  1. Cours de self defense

14% des répondants suivent ou ont suivi des cours de self défense.  Quant à savoir si la motivation était réellement sécuritaire ou récréative, difficile à dire.  Les hommes en tous cas sont deux fois plus nombreux que les femmes, de même que les personnes ayant été l’objet d’agression.  Les 45 + sont moins concernés.

relation self defense victimation

2. Objets de protection

44% des répondants déclarent porter sur eux des objets de défense. Ceux-ci appartiennent aux objets du quotidien, tels que des parapluies mais peuvent aussi être des armes prohibées telles que sprays « au poivre » ou encore des armes blanches.  Inutile de préciser qu’en cas de contrôle, la détention de telles armes pourrait se retourner contre le porteur…

objets portes par residents pour raison securitaire

3. Stratégie d’évitement

Hormis 15% des répondants évitant certains endroits ainsi que le métro et la marche la nuit, moins de 5% modifient son emploi du temps ou restent à la maison comme mesure sécuritaire.  Le chiffre grimpe à 18% pour les personnes ayant été victime de faits de violence dans les 12 derniers mois.

Besoins pour se sentir plus en sécurité

Le tableau suivant présente les éléments qui contribuent à se sentir plus en sécurité pour les répondants :

criteres pour se sentir en securite

Notons que les moyens d’auto-défense viennent très bas dans la liste, alors qu’il s’agit du seul élément sur lequel le citoyen a le contrôle.  En effet, il ne tient qu’à lui de s’inscrire à des cours, alors que les autres éléments dépendent soit des politiques en place, soit de la collectivité, …

Prenez la bonne décision, inscrivez-vous au cours de krav maga !

Sources et Liens utiles

Bruxelles Prévention et Sécurité, Résultats de l’Enquête Régionale de Sécurité 2018 « Votre Regard sur la Sécurité » paru en octobre 2019 dans le cahier de l’observatoire. Cahier complet repéré à https://bps-bpv.brussels/fr/cahier-2-resultats-de-lenquete-de-securite-2018

Sofie Peeters, « Femmes de la rue », documentaire, 2012.

Security Management, cours de dirigeant stratégique, 2015 et 2020.

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